Au mois d'août 2021, le conseil constitutionnel a validé la libéralisation des pièces détachées auto. Cette décision est une victoire importante pour la Fédération de la distribution automobile (FEDA), qui souhaite ne pas s’arrêter la.
L’amendement déposé par le Sénat, est également en adéquation avec la façon de vivre de nombreux Français, qui s’oriente davantage vers le « Do It Yourself ».
En France, le marché de la pièce détachée auto a explosé ces dernières années. Aujourd’hui, il représente 33 milliards d’euros de gains par an. Cette recette astronomique fait vivre plus de 8000 enseignes spécialisées sur le sujet, sur tout le territoire.
Cependant, le marché de la pièce détachée auto n’est pas libre. Les constructeurs ont pour le moment le monopole.
En 2023, vers une ouverture du marché des pièces détachées auto
La France est le seul pays d’Europe où les constructeurs ont le monopole sur le marché des pièces détachées auto. C'est-à-dire que pour faire changer une pièce de son véhicule, il est aujourd’hui obligatoire de la commander chez son constructeur. Une mesure dénoncée depuis plusieurs années par la FEDA, ainsi que par le député Damien Pichereau.
Mais au mois d’août dernier, après une troisième tentative, le conseil constitutionnel a finalement approuvé la libéralisation des pièces détachées automobiles en France. Cette mesure sera donc appliquée à partir du 1er janvier 2023. Une décision fortement approuvé par Mathieu Séguran, directeur général de la FEDA qui a déclaré à Capital : « Nous avions des craintes concernant l’issue de la mesure, mais nous avons finalement obtenu le feu vert pour la fin du monopole des constructeurs »
Cette décision va donc concerner la construction des vitrages, ou le choix du constructeur sera totalement libre. Quant aux choix pour un changement de phare, de rétroviseur, ou pour tout autre accessoire visible, le monopole sera réduit.
Mais la Fédération de la distribution d’automobile ne compte pas s’arrêter là. En effet, Mathieu Sérégan a déclaré que la FEDA allait se tourner vers la Commission Européenne pour obtenir « une harmonisation entre les différents pays d’Europe », pour l’abandon total du monopole des constructeurs.
Cette mesure va donc permettre une ouverture à la concurrence, qui va engendrer une baisse des prix. Pour Mathieu Séguran, « C’est surtout une bonne nouvelle pour les automobilistes ». En effet, cette ouverture à la concurrence devrait permettre une chute des prix de 6 à 15% des pièces autos détachées, qui sont concernées par la mesure. Cette baisse viendrait contrebalancer une augmentation des prix de 10% en trois ans.
Des Français davantage tournés vers le « Do It Yourself »
La baisse des prix engendrée par l’ouverture à la concurrence va amplifier le phénomène « Do It Yourself » (DIY) qui gagne de nombreux Français. Suite à la crise sanitaire ainsi qu’aux différents confinements, les français ont dû trouver des activités manuelles à faire chez eux.
Le "faire soi-même" a donc pris de l’ampleur. En 2020, 96% des Français ont déclaré avoir utilisé ce procédé chez eux. Et 41% d’entre eux déclarent vouloir modifier leur façon de consommer. Enfin, 56% des Français déclarent dépenser plus de 20€ par mois dans le «do-it-yourself».
L’explosion des pièces auto détachées ainsi que la libéralisation du marché, va permettre à ces nombreux Français de réaliser leur réparation eux-mêmes, tout en évitant de gaspiller leur argent.
De plus, la crise sanitaire a révélé les difficultés d’approvisionnement des grands constructeurs. La libéralisation va donc diminuer les risques de rupture de stock, les coûts de fabrication, et permettra aussi aux consommateurs de se fournir près de chez eux.